Deux éoliennes sur six pour le Scaubecq
Carlo Di Antonio revoit le projet à la baisse sans clore le chapitre
- Publié le 05-10-2016 à 14h30
Carlo Di Antonio revoit le projet à la baisse sans clore le chapitre C’est un nouveau rebondissement dans la saga des éoliennes du Scaubecq. Electrabel avait introduit une demande de permis pour ériger six mâts sur le plateau à cheval sur les communes de Soignies et Braine-le-Comte. Mais le ministre wallon Carlo Di Antonio n’a donné son feu vert que pour deux éoliennes sur six.
Le projet avait entraîné une levée de boucliers, surtout à Braine-le-Comte, où plusieurs mâts avaient été jugés trop proches des habitations. Une première demande de permis, introduite en 2011, avait ainsi été refusée par le fonctionnaire délégué mais accordée ensuite sur recours par le ministre de l’époque, Philippe Henry.
Un premier recours au Conseil d’État avait alors conduit à l’annulation du permis, sans décourager Electrabel qui avait introduit une nouvelle demande, à nouveau accordée sur recours par le ministre Henry. Nouvelle procédure au Conseil d’État ensuite, lancée par des riverains épaulés par les autorités brainoises. L’ancien bourgmestre de Braine, Jean-Jacques Flahaux, avait même convoqué des représentants d’Electrabel pour tenter de faire modifier le projet. Mais le promoteur restait campé sur ses positions.
La passe d’armes s’annonçait donc épique. En 2014, le Conseil d’État suspendait le permis à la suite du recours introduit par les riverains et la Ville de Braine. Jean-Jacques Flahaux avait par ailleurs prévenu que si le permis aboutissait, Electrabel devrait faire acheminer le matériel par hélicoptère sur le chantier. En effet, la voie normale aurait nécessité une modification de voirie et par conséquent, un permis de la commune de Braine. "Moi vivant, jamais", avait prévenu en substance Jean-Jacques Flahaux.
Mais entre-temps, le gouvernement wallon avait été remanié. Carlo Di Antonio décrochait l’aménagement du territoire et l’environnement. Il marquait son désir de concentrer les éoliennes le long des autoroutes et près des zonings. C’est dans cette optique qu’il a donné son feu vert pour deux des six éoliennes du Scaubecq. Il s’agit des deux mâts situés dans le zoning de Soignies. En remontant vers Braine, les deux mâts suivants posent problème car situés trop près des habitations. Restent les deux dernières éoliennes. Mais celles du milieu passant à la trappe, les deux dernières ne peuvent plus être considérées comme faisant partie du même projet.
Feu vert pour deux éoliennes dans le zoning de Soignies donc. Reste à voir si Electrabel en restera là. "Nous devons examiner en détail la décision du ministre Carlo Di Antonio avant de nous prononcer sur les suites du dossier", indique Loïc Billot, porte-parole d’Electrabel. "Pour tous nous projets éoliens, nous cherchons des partenaires publics ou privés. Pour le Scaubecq, nous sommes associés à l’IDEA. Avec ces partenariats, nous cherchons l’adhésion locale et une bonne connaissance du terrain avec des acteurs qui le pratiquent."
Rien n’est dit qu’Electrabel abandonnera le projet. Bien sûr, le promoteur nous confie ne pas chercher la polémique avec les riverains et suit la tendance initiée par Carlo Di Antonio en investissant les zonings et les bords d’autoroute. L’exemple de Dour est parlant. Mais, même en mettant la priorité sur ces zones, on restera loin des objectifs fixés en matière d’énergie renouvelable…