Pierre Locht évoque la situation du Standard à la Tribune : « Je comprends les doutes sur 777, parfois j’en ai aussi »

Même s’il a parfois été malmené par rapport aux remarques des chroniqueurs de la Tribune et de Benjamin Deceuninck, Pierre Locht, CEO du Standard, a voulu jouer franc jeu par rapport à la saison des Rouches, secoués par les mauvais résultats et par les problèmes financiers qu’il n’a pas cherché à nier. « Ce qui ne va pas au Standard, ce sont principalement les résultats sportifs, tant au niveau de l’équipe A que des U23 », a-t-il lancé en préambule.

Pierre Locht est d’abord revenu sur l’actualité immédiate : le match au RWDM. « Ce qui s’est passé lors du remplacement d’Alzate est inacceptable. On a éclairci les responsabilités, sur la raison du temps pris pour effectuer ce changement – on n’a pas de choix non plus au poste de 6 puis notre Australien O’Neill est seulement rentré dimanche – et pourquoi il y a eu un changement de choix. Je n’en dirai pas plus, cela restera en interne. Sur le but, on a aussi joué la rentrée trop vite. »

Le discours d’Ivan Leko a aussi été abordé. « Il a surtout fait son analyse du match. Ivan est un gagnant, il n’est pas venu pour un 2 sur 12. Les ingrédients et la mise en place pour inverser la tendance sont là, mais il y a aussi encore cette fragilité qui nous fait perdre le fil du match après un bon début. Nous restons persuadés qu‘il est le bon choix et qu’il va nous sortir de cette situation. La question des retards de paiement n’a pas empêché de battre Bruges, Anderlecht, Genk mais les petits matches nous mettent en difficultés. »

Au passage, il reconnaît des erreurs lors du mercato avec des joueurs qui n’ont pas pu physiquement tout donner dès leur arrivée à Sclessin à l’image d’un Djenepo. « On doit faire notre mea culpa. Nos supporters sont fâchés et ils ont raison mais, malgré leur révolte, ils ne vont pas renoncer à leur soutien. Il n’y avait pas non plus 40 repreneurs pour racheter le Standard, qui était quasiment en état de faillite. Après deux ans, ils ont le sentiment que la situation n’est pas meilleure. Nous ne sommes plus dans un contexte comme auparavant dans le football belge et au Standard. Nous avons un actionnaire qui valide les options et le management est assuré par Fergal Harkin et moi-même sur le plan sportif. J’ai dit que je ne m’accrocherais pas à mon poste dès le moment où j’estimerais que la situation n’est plus bénéfique au Standard. Les gens ont des doutes sur 777 et parfois j’en ai aussi. Mais je ne suis pas là pour être l’avocat de 777, je ne peux pas tout cautionner. À la différence des autres clubs du groupe, nous sommes une équipe qui est un grand club et qui n’a pas l’habitude de jouer le bas de classement. Il faut savoir que nous devons encore payer des dépenses du passé qui représentaient une charge de 24,8 millions pour des rentrées de 12,7 millions seulement. À l’été prochain, pour la première fois, nous aurons des revenus supérieurs aux sommes dues : 2,3 millions contre un peu plus d’1 million. La masse salariale a aussi augmenté parce qu’il y a eu la réforme fiscale et la création de l’équipe U23. Le club ne peut pas être sous perfusion permanente de l’actionnaire. Il faut assainir les finances et créer de la valeur sur le terrain et j’ai le sentiment que nous y parvenons avec des éléments comme Ngoy, Canak, Sahabo, Noubi, Price… La direction est la première responsable de la situation sportive avec ce mauvais classement et cette dynamique insuffisante. On travaille à rendre le club plus fort. »

À la question d’un internaute de savoir si on verra d’abord le tram à Liège ou le Standard en Playoffs 1, il s’est voulu optimiste. « J’espère que ce sera le Standard. »