Dans une situation financière difficile, le Standard ne rassure pas forcément dans les coulisses. Sur le plateau de La Tribune, Pierre Locht, le CEO du club, a répondu aux interrogations.
"Je sens que la plupart des supporters sont fâchés, à raison, a commencé par expliquer Pierre Locht. C’est normal que les supporters ne l’acceptent plus quand le club est onzième. Ils ont été patients et sont encore derrière l’équipe, c’est essentiel. Je comprends car ils entendent que la situation financière ne s’améliore pas et que les résultats sportifs sont moins bons que l’année dernière."
Pour beaucoup, le modèle de 777 Partners, l’actionnaire principal du club interroge. "Le modèle est différent de ce qu’on a connu par le passé. L’actionnaire joue son rôle, il veille à la stratégie, valide les budgets. À côté, il y a un management sportif que je gère avec Fergal Harkin et nous prenons les décisions au quotidien. C’est à nous de gérer la situation. J’ai déjà dit que je resterai CEO au club tant que je suis convaincu que le projet de 777 Partners est bénéfique pour le club. Lorsque cela ne sera plus le cas, je me retirerai. Ils ont injecté 40M€ en moins de deux ans mais ils nous demandent aussi de redresser la situation financière car il n’est pas question qu’il reste ad vitam aeternam dépendant de l’actionnaire, cela n’arrive nulle part. Ce ne sont pas les principaux responsables."
Justement, le dirigeant ne se défausse pas concernant sa responsabilité. "La direction du club est la première responsable de la situation sportive. Des choix ont été mauvais, on n’a pas su influer une dynamique dans le groupe et dans les staffs. Tout ne va pas bien du tout au Standard, le club est en crise et doit réagir."
De nombreux chiffres l’ont récemment montré : la situation financière du club est délicate. "Le Standard continue de faire des pertes, il a des problèmes de liquidité et il dépend des injections en capital de 777 Partners, concède Locht. On doit d’abord maîtriser les coûts en ne dépensant pas de l’argent pour les saisons futures que l’on n’a pas. Au 30 juin, en prenant les deux saisons sous 777 Partners, on aura dépensé 24,8M€ en transferts dont près de la moitié concerne des joueurs d’avant le nouvel actionnaire comme l’achat de Zinho Vanheusden d’il y a quatre ans. La masse salariale a augmenté pour deux raisons : les réformes fiscales suite au footgate qui rendent le salaire brut des joueurs plus élevé pour le même net et surtout car on a une deuxième équipe professionnelle. Je pense aussi qu’on a des joueurs comme Ngoy, Noubi, Canak, Sahabo, Price qui suscitent beaucoup d’intérêt. Le troisième problème de l’équation est de faire les résultats malgré une masse salariale qui justifierait une place aux abords du top 6."
Le CEO des Rouches regarde désormais vers l’avenir et y croit. "L’ambition de 777 est de recréer un club sain. Pour la saison prochaine, nos engagements en transferts sortants sont de 1,5M€ et les revenus qu’on est garantis de toucher sont de 2,3M€. Pour la première fois depuis trois ans, nos revenus seront plus importants que nos dépenses. Il faut garder ce mécanisme, faire des rentrées et dépenser seulement l’argent que l’on a. Cela peut éviter des situations catastrophiques connues par d’autres. Il faut avant tout protéger l’avenir du club. Même si cela ne se voit pas sur le terrain, on travaille à ce que le club soit plus fort."
